Et pourtant, initialement, le Projet de Loi de Finances 2025 prévoyait une harmonisation des seuils de franchise en base de TVA avec ceux de l'Union Européenne. Ainsi, à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les seuils de franchise de TVA devaient être modifiés :
Pour les activités de commerce, restauration et hébergement, le seuil devait être abaissé de 91 900 € à 85 000 €.
Pour les prestations de services et la location meublée, le seuil devait être augmenté de 36 800 € à 37 500 €.
Ces ajustements visaient à aligner les seuils français sur les standards européens, tout en maintenant un équilibre favorable aux auto-entrepreneurs, comme nous l'expliquait le
portail-autoentrepreneur.fr.
Cependant, l'amendement récent propose de réduire drastiquement le seuil de franchise de TVA à 25 000 €, une mesure qui n'était pas envisagée dans les plans initiaux. Cette proposition inattendue suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté des auto-entrepreneurs, qui craignent une augmentation significative de leurs obligations fiscales et administratives. Cette évolution contraste fortement avec les intentions initiales d'harmonisation européenne et soulève des questions sur l'avenir du régime de la micro-entreprise en France.
Cette réforme risque d’avoir des conséquences économiques et sociales bien plus graves que prévu. En abaissant drastiquement le seuil de franchise de TVA à 25 000 €, elle pourrait pousser de nombreux auto-entrepreneurs à sous-déclarer leur chiffre d’affaires pour éviter de franchir ce seuil. Cela favoriserait le travail au noir et une perte de recettes fiscales pour l’État, à la fois en TVA, en impôts et en cotisations sociales. De plus, cette mesure risque de freiner le développement des petites activités, en dissuadant les entrepreneurs de croître au-delà d’un certain niveau pour éviter des charges supplémentaires qui mettraient en péril leur rentabilité.
D’un point de vue pratique, cette réforme entraînerait une augmentation soudaine et brutale des prix pour les consommateurs. En intégrant la TVA, de nombreux indépendants devraient revoir leurs tarifs à la hausse (+20 %), ce qui pourrait les rendre moins compétitifs face aux grandes entreprises. Certaines professions, comme les artisans, les services à la personne ou les professions libérales, pourraient voir leur clientèle diminuer, entraînant une baisse d’activité et, dans le pire des cas, des cessations d’activité. Plutôt que de stimuler l’économie, cette mesure risque donc d’asphyxier un pan essentiel de l’entrepreneuriat en France.
Et vous, êtes-vous concernés par cette réforme et qu'allez-vous faire ?