Votre métier va-t-il disparaître à cause de l’intelligence artificielle ?
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Un rapport du Forum économique mondial révèle que l’intelligence artificielle redéfinira le marché du travail d’ici 2030, provoquant la disparition de nombreux emplois dans des secteurs ciblés, tout en générant 170 millions de nouveaux postes dans des domaines en pleine expansion. L’étude souligne l’importance croissante des compétences créatives et analytiques pour s’adapter à ces mutations. Décryptage.
Votre métier va-t-il disparaître dans les prochaines années ?
L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme une force majeure qui redéfinit le marché du travail. Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, cette technologie promet à la fois de bouleverser les équilibres actuels et de créer de nouvelles opportunités. Mais quelles professions sont en danger, et lesquelles prospéreront dans ce paysage en évolution ? Voici un tour d’horizon des perspectives à l’horizon 2030.
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Quels sont les métiers voués à disparaître dans les prochaines années ?
Avec l’automatisation et la robotisation, les emplois impliquant des tâches répétitives ou routinières sont en première ligne. Le rapport prévoit que des secteurs tels que l’administration, le service client ou encore l’industrie manufacturière verront une diminution significative de leur main-d’œuvre. Ces professions, souvent réalisées par des machines ou des algorithmes de plus en plus sophistiqués, illustrent les bouleversements induits par cette révolution technologique. « Les emplois peu qualifiés ou faiblement adaptés à l’évolution technologique sont les plus menacés par l’avènement de l’IA », explique un expert interrogé dans le cadre de l’étude.
Le rapport révèle qu’au sein de la population active mondiale, 59 travailleurs sur 100 devront entreprendre une reconversion ou un perfectionnement d’ici 2030. Toutefois, parmi eux, 11 ne pourront pas en bénéficier, ce qui laisse présager que plus de 120 millions de travailleurs pourraient être licenciés à moyen terme. En revanche, ces pertes ne signifient pas la fin du travail. Bien au contraire, elles s’inscrivent dans un processus de transformation.
Une stimulation des demandes de certains emplois d’ici 2030
Parallèlement, les avancées de l’IA, de la robotique et des systèmes énergétiques, notamment dans les énergies renouvelables et l’ingénierie environnementale, devraient stimuler la demande pour des postes spécialisés dans ces secteurs. Cependant, des métiers comme ceux de caissiers et d’assistants administratifs continueront de décliner rapidement, et désormais, des postes tels que ceux de graphistes sont également touchés, car l’IA générative transforme rapidement le marché du travail.
Il souligne aussi que les emplois de première ligne, tels que les ouvriers agricoles, les chauffeurs-livreurs et les ouvriers du bâtiment, seront particulièrement recherchés et devraient connaître la plus forte augmentation d’emplois en termes absolus d’ici 2030. Des hausses notables sont également attendues dans les secteurs des soins, avec une forte demande pour les professionnels infirmiers, ainsi que dans l’éducation, avec un besoin accru d’enseignants du secondaire. Ces tendances démographiques devraient alimenter la croissance de la demande dans ces secteurs essentiels.
Les industries ont dû adapter leurs stratégies commerciales pour tenir compte des changements géoéconomiques et technologiques majeurs. Des enquêtes récentes indiquent que la technologie est désormais le principal moteur de changement et de disruption pour les entreprises de tous les secteurs et que les dirigeants devront se doter d’une nouvelle boîte à outils de leadership pour s’adapter et tirer pleinement parti de ces changements profonds et structurels.
Forum économique mondial
170 millions de créations d’emplois d’ici 2030
Malgré les préoccupations, cette évolution générera également une multitude de nouvelles opportunités. Le rapport estime à 170 millions le nombre d’emplois qui pourraient voir le jour d’ici à 2030. Ces nouveaux postes concerneront principalement des secteurs comme la santé, les technologies vertes, et la gestion des données. Les emplois liés aux technologies de l’information, notamment ceux impliquant l’intelligence artificielle elle-même, sont parmi les plus prometteurs. « L’IA n’est pas seulement une menace pour les travailleurs, elle crée également une demande accrue pour des compétences nouvelles et spécialisées », souligne un analyste.
Pour répondre aux exigences du marché futur, les compétences recherchées par les employeurs évoluent rapidement. Les capacités analytiques, la pensée créative, et la résilience figurent parmi les qualités les plus demandées. Ces aptitudes permettent de s’adapter aux environnements complexes et changeants, souvent alimentés par des technologies en constante évolution. Par ailleurs, les connaissances en codage, cybersécurité, et analyse des données sont de plus en plus valorisées. Cependant, l’étude souligne que les compétences humaines comme la capacité à collaborer, la flexibilité ou l’empathie restent irremplaçables par des machines.
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L’urgence de la formation continue pour ne pas devenir « obsolète »
Face à ces mutations, la formation continue s’impose comme une priorité. Selon le rapport, près de 40 % des compétences actuellement utilisées sur le lieu de travail seront obsolètes d’ici la fin de la décennie. Pour préparer les salariés à ces changements, les entreprises investissent de plus en plus dans des programmes d’apprentissage et de perfectionnement.
Alors que la moitié des employeurs à l’échelle mondiale envisagent de réorienter leurs activités pour saisir de nouvelles opportunités, en parallèle, 77 % des employeurs prévoient de perfectionner les compétences de leurs employés, tandis que 41 % envisagent de réduire leurs effectifs, l’IA automatisant certaines tâches. Cependant, ces initiatives ne doivent pas être laissées à la seule responsabilité des employeurs. Les gouvernements et les individus eux-mêmes ont un rôle crucial à jouer dans cette transition. L’adaptation ne sera pas seulement une question de survie professionnelle, mais un vecteur d’épanouissement personnel et sociétal.
L’intelligence artificielle : une opportunité à saisir
Loin d’être une menace, l’intelligence artificielle peut être perçue comme une opportunité. Elle permet d’alléger les tâches les plus fastidieuses, tout en ouvrant la voie à des activités plus stimulantes et à forte valeur ajoutée. Mais pour profiter pleinement de ces avantages, une adaptation proactive est indispensable. « Le marché du travail de demain ne récompensera pas simplement ceux qui ont les bonnes compétences, mais ceux qui savent apprendre et s’adapter », conclut l’étude. Les professions d’avenir seront donc celles qui parviendront à conjuguer technologie et humanité, innovation et sens.
Au final, bien que certains métiers soient appelés à disparaître, le futur du travail reste porteur d’espoir. En investissant dans le développement des compétences et en adoptant une approche flexible, chacun peut trouver sa place dans ce nouvel écosystème qui se dessine. La réunion annuelle 2025 du Forum économique mondial, qui se tiendra à Davos-Klosters du 20 au 24 janvier, réunira les dirigeants mondiaux sous le thème « Collaboration pour l’ère intelligente ».
L’IA n’est pas une fin en soi, mais un outil puissant pour bâtir un avenir meilleur !
( Temps de lecture : 7 minutes | L’illustration de notre article provient d’une représentation imagée de notre stagiaire Alex.I Grok, avec intelligence artificielle humanoïde au bureau. )