Hommage à Anni Albers : redécouvrir le tissage sous un jour nouveau
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Le tissage est à l’honneur de la page d’accueil du moteur de recherche Google, même si cela n’est pas visible pour tous les internautes. Ce lundi 18 novembre, le logo par défaut a une nouvelle fois été remplacé par un Doodle animé en vidéo intitulé « Hommage à Anni Albers », la créatrice textile, graveuse et éducatrice germano-américaine connue pour son expertise dans le tissage. Un Doodle qui a été fabriqué à la main sur une machine à tisser par l’artiste invitée basée à New York, Julia Lines. Ce jour-là, en 1933, Anni Albers et son mari Josef embarquèrent pour les États-Unis pour fuir l’Allemagne nazie.
Anni Albers : l’art du tissage à l’honneur d’un Doodle animé
Ce lundi 18 novembre, le moteur de recherche Google célèbre Anni Albers, figure emblématique de l’art textile moderniste, avec un Doodle vidéo singulier. Créé sur une véritable machine à tisser par Julia Lines, une artiste basée à New York, ce Doodle rend hommage à une femme qui a révolutionné son domaine tout en respectant les traditions anciennes. Le choix de cette date n’est pas anodin : en 1933, Anni Albers et son époux Josef quittaient l’Allemagne nazie pour les États-Unis, marquant un tournant décisif dans leur carrière et leur vie.
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Du Bauhaus aux États-Unis : un parcours artistique et intellectuel
Née à Berlin en 1899, Anni Albers a grandi avec un goût affirmé pour le design. En 1922, elle intègre le Bauhaus, école avant-gardiste où elle se spécialise dans le tissage, une discipline alors considérée comme féminine et marginale. Elle y découvre un moyen d’exprimer sa créativité, exploitant les textures, les couleurs et les motifs. Sa carrière au Bauhaus culmine en 1930 lorsqu’elle devient membre du corps enseignant et dirige l’atelier de tissage pendant trois ans, jusqu’à la fermeture de l’école sous la pression du régime nazi.
Une fois installée aux États-Unis, elle rejoint le Black Mountain College, un établissement novateur en Caroline du Nord. Là-bas, elle transmet sa passion aux étudiants et affine son art. Son approche audacieuse et méthodique du tissage lui vaut une reconnaissance grandissante, à tel point qu’en 1949, elle devient la première créatrice textile à organiser une exposition personnelle au prestigieux Museum of Modern Art (MoMA) de New York.
Une vision moderniste du textile
Ce qui distingue Anni Albers, c’est son approche résolument moderniste du textile. Elle combine un respect profond pour les techniques artisanales ancestrales avec un esprit d’innovation. Utilisant parfois des matériaux inattendus comme le cellophane ou le métal, elle brouille les frontières entre art et artisanat, offrant à chaque œuvre une dimension à la fois esthétique et fonctionnelle. Ses compositions géométriques et son jeu subtil avec la lumière et les ombres captivent et inspirent.
Ses écrits, notamment On Designing (1959) et On Weaving (1965), ont consolidé son influence dans le monde artistique. Ces ouvrages, devenus des références, explorent les principes fondamentaux du design et du tissage tout en reflétant une réflexion philosophique sur l’acte de créer.
Un héritage qui perdure
Anni Albers n’a pas seulement enrichi le domaine du textile, elle a également transformé la perception de cet art souvent sous-estimé. Ses expositions, dont deux majeures en Allemagne en 1976, ainsi que de nombreux prix et distinctions, témoignent de l’importance de son œuvre. Ses créations continuent de dialoguer avec les artistes contemporains et de nourrir l’imaginaire des passionnés de design.
En mettant en lumière cette pionnière avec un Doodle conçu manuellement sur un métier à tisser, Google souligne l’importance de ses contributions. Plus qu’un hommage, cette animation invite le grand public à redécouvrir le tissage sous un jour nouveau, tout en célébrant la richesse de l’héritage laissé par Anni Albers.