Journée internationale de la démocratie : l’importance de l’intelligence artificielle
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Nous sommes le dimanche 15 septembre 2024 et c’est la Journée internationale de la démocratie, dont le thème cette année est axé sur l’importance de l’intelligence artificielle (IA) en tant qu’outil de bonne gouvernance. L’édition 2024 de cette journée appelle à un équilibre délicat : tirer parti des avantages offerts par l’intelligence artificielle tout en préservant les principes fondamentaux de la démocratie. C’est un rappel que la technologie, aussi puissante soit-elle, doit toujours être mise au service de l’humain et de la société, dans le respect des droits et libertés de chacun. Pour terminer le petit tour du Bemac de ce week-end, nous fêtons aussi les Roland.
Qu’est-ce que la Journée internationale de la démocratie ?
La Journée internationale de la démocratie, célébrée chaque année le 15 septembre, a été instaurée par les Nations Unies en 2007 pour promouvoir et renforcer les principes démocratiques à travers le monde. Elle est une occasion pour les gouvernements, les organisations de la société civile et les citoyens de réfléchir aux enjeux liés à la démocratie et de discuter des défis auxquels elle fait face. L’article 19 de la Déclaration stipule que « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. ».
Réévaluer l’état de la démocratie mondiale
La Journée internationale de la démocratie offre une occasion précieuse de réfléchir à la santé de la démocratie à l’échelle mondiale. La démocratie n’est pas simplement un état à atteindre, mais un processus en constante évolution. Elle repose sur des principes fondamentaux tels que la participation citoyenne, la transparence et l’inclusion. Ce système politique ne peut véritablement prospérer qu’avec l’engagement actif de la communauté internationale, des institutions nationales de gouvernance, de la société civile et des citoyens eux-mêmes. Chaque acteur a un rôle crucial à jouer dans la construction et la consolidation de ce pilier fondamental de la liberté humaine.
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Un objectif commun : l’idéal démocratique
Atteindre l’idéal démocratique nécessite des efforts continus et concertés. L’objectif est de rendre la démocratie accessible et effective pour tous, à travers un cadre où chaque individu a la possibilité d’exercer ses droits et de participer pleinement aux décisions qui affectent sa vie. Toutefois, cet objectif ne pourra être réalisé qu’avec l’appui actif et inébranlable de l’ensemble des parties prenantes. Les gouvernements, les organisations internationales et les citoyens doivent collaborer pour faire de la démocratie une réalité vivante et universelle. Sans cet engagement commun, le système démocratique reste fragile et vulnérable aux menaces.
La liberté d’expression : un droit fondamental
La liberté d’expression, reconnue comme un droit humain fondamental, est inscrite à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce droit, qui garantit à chacun la possibilité de s’exprimer librement sans crainte de représailles, est un élément central de toute démocratie saine. Il permet aux citoyens d’émettre des opinions, de critiquer les actions des gouvernants et de participer pleinement aux débats publics. En son absence, la démocratie perd une partie de son essence, car sans la libre circulation des idées, il n’y a pas de véritable débat ni de prise de décision éclairée.
Menaces à la liberté d’expression dans le monde
Cependant, à travers le monde, de nombreux gouvernements et détenteurs de pouvoir continuent de restreindre cette liberté. Bien que la liberté d’expression soit universellement reconnue, des obstacles à sa mise en pratique subsistent. Certains régimes imposent des lois répressives, censurent les médias ou utilisent des outils technologiques pour surveiller et réprimer les voix dissidentes. Ces actions visent à contrôler l’information et à limiter les critiques, minant ainsi les fondements mêmes de la démocratie. Protéger et promouvoir la liberté d’expression est donc essentiel pour garantir que la démocratie puisse s’épanouir et remplir sa promesse d’inclusion et de participation active pour tous.
Le rôle que l’IA pourrait jouer dans l’avenir des démocraties
Cette année, le thème de la journée met l’accent sur l’importance de l’intelligence artificielle (IA) comme outil de bonne gouvernance. Ce choix souligne à la fois les potentialités de cette technologie et les risques qu’elle présente pour la démocratie. L’accent doit être mis sur le besoin de mettre en place des modalités de gouvernance efficaces de l’intelligence artificielle à tous les niveaux, y compris à l’échelle internationale.
Dans son message à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie 2024, António Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a mis en avant le rôle crucial que l’IA pourrait jouer dans l’avenir des démocraties. Il a affirmé que « l’intelligence artificielle peut promouvoir et améliorer la participation pleine et active de la population, l’égalité, la sécurité et le développement humain ». En effet, l’IA a le potentiel d’élargir l’accès à l’information, de renforcer la transparence des processus décisionnels et d’améliorer la communication entre les gouvernants et les citoyens.
Cependant, António Guterres a également souligné les dangers potentiels de cette technologie. « Nous devons rester vigilants », a-t-il averti, car en l’absence de cadre de régulation et de contrôle, l’IA pourrait poser de sérieux problèmes pour la démocratie. Les risques incluent la manipulation de l’opinion publique, la propagation de fausses informations et l’utilisation de technologies de surveillance pour restreindre les libertés individuelles. Si ces menaces ne sont pas correctement gérées, elles pourraient « avoir de graves répercussions sur la démocratie, la paix et la stabilité ».
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Mettre en place une gouvernance efficace de l’intelligence artificielle
Le Secrétaire général des Nations Unies a souligné l’importance de mettre en place une gouvernance efficace de l’intelligence artificielle à tous les niveaux, notamment à l’échelle internationale, pour maximiser ses avantages tout en limitant les risques. Le récent rapport de l’Organe consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle met en avant des recommandations clés pour guider cette gouvernance. Ces recommandations incluent l’inclusivité, la promotion de l’intérêt général et une attention particulière à la gouvernance des données. L’idée est de s’assurer que l’IA soit accessible à tous et qu’elle soit utilisée dans l’intérêt commun, avec des mécanismes de responsabilité pour ceux qui la développent et l’utilisent.
En outre, le rapport insiste sur la nécessité d’une approche multipartite et en réseau, impliquant tous les États Membres et les parties prenantes. La gouvernance de l’IA doit s’ancrer dans le droit international, y compris la Charte des Nations Unies et les droits de l’homme, tout en contribuant aux objectifs de développement durable. Ce cadre vise à garantir que l’IA soit gérée de manière responsable et universelle, tout en intégrant les institutions existantes pour une approche coordonnée.
Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle
La « Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle » adoptée par l’UNESCO en novembre 2021 constitue le premier cadre normatif mondial portant sur l’impact de l’IA sur la démocratie et la vie politique. Elle met en avant les avantages que la numérisation peut apporter à la prise de décision collective et promeut une gouvernance démocratique de l’IA. Ce texte souligne la nécessité de s’assurer que l’intelligence artificielle soit utilisée de manière éthique, en respectant les droits de l’homme, en préservant les libertés fondamentales et en protégeant la dignité humaine.
La Recommandation s’appuie sur quatre valeurs fondamentales : le respect des droits de l’homme, la promotion d’écosystèmes prospères, la diversité et l’inclusion, ainsi que la construction de sociétés pacifiques et justes. Elle propose une série de domaines d’action stratégique, permettant aux décideurs de traduire ces principes en politiques concrètes, notamment en matière de gouvernance des données, d’éducation, de santé, d’égalité des genres et de protection de l’environnement. Ces lignes directrices visent à garantir que l’IA soit mise au service du bien-être social tout en respectant les principes démocratiques.
Vers une gouvernance éthique et démocratique de l’IA
L’intelligence artificielle représente à la fois une opportunité inédite et un défi majeur pour les démocraties contemporaines. Si elle est bien encadrée, l’IA peut renforcer la transparence, la participation citoyenne et l’efficacité des politiques publiques. Cependant, sans une gouvernance mondiale inclusive et éthique, ses dérives pourraient menacer les droits fondamentaux, la stabilité des sociétés et les fondements mêmes de la démocratie. Il est donc crucial que les États et les institutions internationales s’unissent pour établir des cadres de régulation clairs, qui placent l’humain, ses droits et la préservation de la planète au centre de toute décision. La démocratie ne pourra pleinement profiter des avantages de l’IA que si celle-ci est gouvernée de manière responsable, équitable et durable.
( Temps de lecture : 6 minutes | L’illustration de notre article provient de notre stagiaire Alex.I, avec une représentation personnelle d’une gouvernance efficace de l’intelligence artificielle )