Journée internationale des populations autochtones ce 9 août 2024
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Ce vendredi 9 août, c’est la Journée internationale des populations autochtones. En 2024, la Journée internationale des peuples autochtones met l’accent sur la protection des droits des communautés autochtones vivant en isolement volontaire et en situation de contact initial. Les Nations Unies et diverses organisations de défense des droits des peuples autochtones insistent sur la nécessité de respecter leur droit à l’isolement. Cette journée est également un moment de réflexion sur les luttes historiques et contemporaines des peuples autochtones pour leur autodétermination. Pour terminer le petit tour du Bemac de cette fin de semaine, nous fêtons aussi les Amour.
Qu’est-ce que la Journée internationale des populations autochtones ?
La Journée internationale des populations autochtones, célébrée ce vendredi 9 août 2024, est une occasion dédiée à la reconnaissance et à la valorisation des peuples autochtones du monde entier. Cette journée trouve son origine en 1982, lorsque le Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones a tenu sa première réunion. Ce groupe, créé pour examiner les questions relatives aux droits des peuples autochtones, a marqué le début d’un mouvement mondial pour la protection de leurs cultures, de leurs terres et de leurs droits.
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La date du 9 août a été officiellement proclamée Journée internationale des populations autochtones par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1994. Cette décision visait à sensibiliser le grand public à la diversité culturelle et à l’importance de préserver les savoirs ancestraux des peuples autochtones. Depuis lors, chaque année, cette journée offre une plateforme pour discuter des défis auxquels ces communautés font face, notamment en matière de droits humains, de préservation de l’environnement et de justice sociale.
« Cette journée est également un moment de réflexion sur les luttes historiques et contemporaines des peuples autochtones pour leur autodétermination », soulignent les Nations Unies. Elle rappelle l’urgence de reconnaître et de respecter les droits fondamentaux de ces communautés souvent marginalisées, tout en encourageant la solidarité internationale pour promouvoir leur bien-être et leur survie.
200 groupes de peuples autochtones vivent isolés
Selon les Nations Unies, environ 200 groupes de peuples autochtones vivent actuellement dans un isolement volontaire, refusant tout contact avec le monde extérieur. Ces communautés, souvent situées dans des régions reculées d’Amazonie, d’Asie du Sud-Est ou d’autres parties du globe, ont choisi de se retirer des influences extérieures pour préserver leur mode de vie, leurs traditions ancestrales et leur autonomie. Ils vivent dans des forêts reculées riches en ressources naturelles en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Équateur, en Inde, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Pérou ou encore au Vénézuéla. Cet isolement n’est pas simplement une barrière géographique, mais aussi une décision consciente et culturelle, souvent motivée par une histoire de traumatismes et d’invasions qui ont menacé leur existence.
Ces peuples, appelés souvent « tribus isolées » ou « peuples en isolement volontaire », vivent selon des systèmes sociaux, économiques et religieux qui ont peu changé depuis des siècles, voire des millénaires. Ils possèdent une connaissance approfondie de leur environnement, qu’ils considèrent comme sacré, et ont développé des techniques de survie en harmonie avec la nature. Leurs territoires sont généralement riches en biodiversité, et ils jouent un rôle crucial dans la protection de ces écosystèmes uniques. Cependant, cette richesse naturelle attire aussi des convoitises, mettant ces peuples en grand danger.
Le choix de l’isolement volontaire est souvent une réponse aux menaces posées par les colonisations, l’exploitation des ressources naturelles et les épidémies introduites par le contact avec des étrangers. Les peuples autochtones isolés ont été les témoins de violences, de déplacements forcés, et de l’anéantissement de communautés entières à travers l’histoire. Par conséquent, leur décision de rester à l’écart du monde extérieur est profondément ancrée dans une volonté de survie et de préservation de leur identité culturelle.
Les Nations Unies et diverses organisations de défense des droits des peuples autochtones insistent sur la nécessité de respecter leur droit à l’isolement. Toute tentative de contact forcé ou d’intrusion dans leurs territoires constitue non seulement une violation de leurs droits, mais expose également ces populations à des maladies contre lesquelles elles n’ont aucune immunité. La reconnaissance de leur choix et la protection de leurs territoires sont donc cruciales pour assurer leur survie à long terme.
L’une des menaces les plus graves : l’exposition aux maladies
Malgré leur droit à l’autonomie, affirmé par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ces communautés en isolement volontaire ou en contact initial sont confrontées à des défis particulièrement complexes. Ces défis sont souvent sous-estimés ou ignorés par le reste du monde, alors qu’ils mettent en péril la survie même de ces peuples. L’expansion de l’agriculture, l’exploitation minière, le développement touristique, et l’extraction des ressources naturelles sur leurs territoires ont des conséquences dévastatrices. Ces activités, menées sans consultation ni consentement, entraînent la destruction massive des forêts et des écosystèmes que ces peuples protègent depuis des générations.
Pour les peuples autochtones vivant en isolement volontaire, les forêts ne sont pas seulement un habitat naturel, mais aussi une source de nourriture, de médicaments, de matériaux pour construire leurs abris, et un élément central de leur spiritualité. L’exploitation de ces ressources par des entreprises extérieures perturbe leur mode de vie millénaire, causant une perte irrémédiable de savoirs et de pratiques traditionnelles. De plus, la disparition de ces territoires entraîne une fragmentation des communautés et une dégradation de leur autonomie, les rendant plus vulnérables face aux pressions extérieures.
L’une des menaces les plus graves pour ces peuples en situation d’isolement ou de contact initial est l’exposition aux maladies. Ayant vécu pendant des siècles sans contact avec le monde extérieur, ces communautés n’ont développé aucune immunité contre les maladies courantes comme la grippe ou la rougeole. Un simple contact avec des étrangers peut provoquer des épidémies dévastatrices, qui ont déjà, dans le passé, décimé des populations entières. Ce risque est accentué par les incursions illégales de bûcherons, de chercheurs d’or, ou même de touristes mal informés qui pénètrent sur leurs territoires, souvent sans réaliser les conséquences catastrophiques que cela peut engendrer.
Ces réalités soulignent l’urgence d’une protection renforcée des territoires autochtones, et d’une reconnaissance concrète de leur droit à l’autonomie. La survie de ces peuples dépend non seulement de la protection de leurs terres, mais aussi du respect de leur choix de vivre à l’écart du monde moderne. Ignorer ces défis, c’est risquer de voir disparaître des cultures uniques, porteuses de savoirs ancestraux essentiels pour l’humanité et pour la préservation de la biodiversité mondiale.
La protection des droits des peuples autochtones en 2024
La Journée internationale des peuples autochtones 2024 se concentre sur la protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire et de contact initial. Les peuples autochtones, bien qu’ils ne représentent que moins de 6 % de la population mondiale, sont confrontés à des inégalités criantes, avec au moins 15 % d’entre eux vivant dans l’extrême pauvreté. Cette réalité souligne les défis socio-économiques considérables auxquels ces communautés font face, malgré leur rôle crucial dans la préservation des écosystèmes et des savoirs ancestraux. Leur marginalisation économique contraste avec leur contribution essentielle à la diversité culturelle et environnementale du monde.
Les territoires occupés par les peuples autochtones s’étendent sur 28 % de la surface terrestre de la planète et abritent 11 % des forêts mondiales. Ces terres sont bien plus qu’un simple habitat; elles sont des sanctuaires de biodiversité où une grande partie de la faune et de la flore encore préservées trouvent refuge. Les peuples autochtones, en tant que gardiens de ces vastes étendues, jouent un rôle vital dans la conservation de la biodiversité mondiale, protégeant des écosystèmes uniques face aux menaces croissantes du développement industriel et du changement climatique.
Le mode de vie des peuples autochtones est marqué par une forte autosuffisance alimentaire, avec des systèmes alimentaires qui produisent entre 50 % et 80 % des aliments et des ressources nécessaires à leur subsistance. Cette autosuffisance, fondée sur une connaissance approfondie des écosystèmes locaux, permet à ces communautés de maintenir un équilibre durable avec leur environnement. Leur capacité à vivre en harmonie avec la nature offre des leçons précieuses sur la résilience et la durabilité, des qualités cruciales dans un monde de plus en plus confronté à des crises écologiques.
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L’image du jour sur Bing : Ruine inca de Sacsayhuamán près de Cusco au Pérou
L’image du jour sur Bing, en rapport avec le thème de la Journée internationale des populations autochtones, met en lumière les majestueuses ruines incas de Sacsayhuamán, situées près de Cusco, au Pérou. Ce site archéologique emblématique, perché à environ 3 700 mètres d’altitude, est un témoignage impressionnant de l’ingéniosité et de la puissance de l’Empire inca. Sacsayhuamán, dont le nom signifie « faucon satisfait » en quechua, est l’une des constructions les plus imposantes laissées par cette civilisation précolombienne. Ce complexe fortifié servait à la fois de lieu de culte et de défense, offrant une vue panoramique sur l’ancienne capitale inca, Cusco.
Les murs cyclopéens de Sacsayhuamán, constitués de blocs de pierre massive parfaitement ajustés sans l’utilisation de mortier, sont un exemple frappant de la maîtrise technique des Incas en matière de construction. Certains de ces blocs pèsent plus de 100 tonnes, et leur agencement précis résiste encore aux séismes, soulignant l’avance technologique de cette civilisation. Les visiteurs du site sont souvent impressionnés par la grandeur et la complexité de cette architecture, qui reflète non seulement la force militaire des Incas, mais aussi leur vision cosmologique où chaque élément de l’environnement naturel était sacré.
En plus de son importance historique, Sacsayhuamán est un lieu de grande signification culturelle pour les peuples indigènes du Pérou. Chaque année, lors du solstice d’hiver, le site devient le centre des célébrations de l’Inti Raymi, la fête du Soleil, qui était l’une des principales cérémonies religieuses de l’Empire inca. Aujourd’hui, cet événement attire des milliers de visiteurs du monde entier, venus assister à la reconstitution des rituels incas et à l’émerveillement devant un patrimoine qui continue de vivre à travers les traditions locales.
Sacsayhuamán reste ainsi un symbole de la résilience et de la richesse culturelle des Andes, un lieu où le passé et le présent se rencontrent, offrant un aperçu fascinant de la grandeur d’une civilisation qui, bien que disparue, continue d’inspirer et de captiver l’imagination des peuples modernes.
( Temps de lecture : 6 minutes | L’illustration de notre article provient de Wilddueck sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )