Shein, Temu, Aliexpress : Pourquoi allez-vous bientôt payer plus cher ?
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Rubrique Internet
Dans un contexte de commerce international en pleine mutation, les plateformes d’e-commerce chinoises comme Shein, Temu et AliExpress pourraient bientôt faire face à des changements majeurs, susceptibles d’impacter les prix et les conditions de livraison pour les consommateurs européens. L’augmentation des prix des livraisons n’est pas encore une réalité, mais elle devient une perspective de plus en plus probable. L’Union Européenne envisage de réviser prochainement les règles douanières applicables aux sites et applications de vente en ligne, dont une majorité des articles proviennent de Chine. Les mesures envisagées par la Commission européenne visent à instaurer dans un avenir proche un commerce plus équitable et plus durable.
Shein, Temu, AliExpress : des livraisons plus onéreuses en vue ?
Les adeptes des achats sur les plateformes chinoises Shein, Temu et AliExpress pourraient bientôt voir leurs frais de livraison augmenter. En effet, la Commission européenne envisage de mettre en place de nouvelles mesures visant à limiter la concurrence déloyale dont profitent ces sites web face aux entreprises européennes. Dans un avenir proche, les droits de douane des plateformes d’e-commerce proposant principalement des produits chinois pourraient être modifiés par l’Europe, bouleversant ainsi le paysage du commerce en ligne sur le continent. Deux éléments principaux motivent cette initiative : la lutte contre la sous-évaluation des produits et la protection de l’environnement et des droits sociaux.
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Vers une potentielle hausse des prix sur les plateformes chinoises ?
Deux facteurs majeurs sont à l’origine de cette tendance : la lutte contre la sous-évaluation des produits et la protection de l’environnement et des droits sociaux. En effet, les produits vendus sur ces plateformes sont fréquemment sous-évalués, ce qui leur permet d’échapper à une partie des taxes et des droits de douane, créant ainsi une concurrence déloyale. Il s’agit de mettre fin à la pratique des envois postaux à bas prix, souvent utilisés pour expédier de petits colis en dessous du seuil de taxation douanière. Par ailleurs, la production et le transport de ces marchandises ont un impact environnemental considérable, et des interrogations persistent quant aux conditions de travail dans les usines qui fabriquent ces produits.
Quelles sont les mesures envisagées par la Commission européenne ?
Pour contrer ces pratiques, la Commission européenne réfléchit à plusieurs mesures. Tout d’abord, elle souhaite mettre un terme à la pratique des envois postaux à bas prix, souvent utilisés pour expédier de petits colis en dessous du seuil de taxation douanière. Enfin, elle prévoit de renforcer les contrôles douaniers pour s’assurer que les marchandises importées respectent les normes et réglementations européennes.
Pas de taxes pour une valeur déclarée inférieure à 150 €
Actuellement, le code européen des douanes stipule que les colis dont la valeur déclarée est inférieure à 150 € sont exemptés de taxes douanières. Cette disposition, qui a longtemps favorisé le commerce en ligne et le dropshipping en Europe, pourrait bientôt être remise en question. Cette exemption de taxes pour les colis de faible valeur a permis aux plateformes d’e-commerce, telles que Shein, Temu et AliExpress, de proposer des produits à des prix très compétitifs. Les consommateurs européens ont ainsi pu bénéficier d’une large gamme de produits à bas prix, livrés directement chez eux depuis la Chine.
Cependant, cette pratique a également entraîné des conséquences négatives. Les entreprises européennes, soumises à des taxes plus élevées, se retrouvent en situation de concurrence déloyale face aux plateformes chinoises. De plus, la sous-évaluation des produits, pratique courante sur ces plateformes, permet aux entreprises d’échapper à une partie des taxes et des droits de douane, ce qui renforce encore cette concurrence déloyale.
Par ailleurs, l’exemption de taxes pour les colis de faible valeur a également des répercussions environnementales et sociales. La production et le transport des marchandises en provenance de Chine ont un impact environnemental important. De plus, des questions subsistent quant aux conditions de travail dans les usines qui fabriquent les produits vendus sur ces plateformes. Face à ces enjeux, la Commission européenne envisage donc de réviser le code européen des douanes et de mettre fin à l’exemption de taxes pour les colis de faible valeur.
La suggestion d’abolir le seuil de 150 €, au-dessous duquel les colis sont exemptés de taxes, fait déjà partie intégrante du projet de réforme du code des douanes présenté par la Commission européenne en mai 2023. Cette mesure, si elle est adoptée, pourrait avoir un impact significatif sur le commerce en ligne et le dropshipping en Europe.
Quelles seraient les conséquences pour les consommateurs ?
Ces mesures auraient indéniablement un impact sur les prix des produits achetés sur Shein, Temu et AliExpress. Les livraisons seraient plus coûteuses, ce qui pourrait décourager certains consommateurs d’effectuer des achats sur ces plateformes. De plus, la hausse des prix pourrait inciter les consommateurs à se tourner vers des alternatives locales ou européennes.
Vers une évolution du modèle économique des plateformes chinoises ?
Face à ces nouvelles contraintes, les plateformes chinoises pourraient être contraintes de revoir leur modèle économique. Elles pourraient notamment augmenter les prix de leurs produits pour compenser les surcoûts engendrés par les nouvelles mesures européennes. Elles pourraient également investir davantage dans la production locale pour réduire leur empreinte carbone et améliorer leur image sociale.
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Cela pourrait-il marquer la fin du dropshipping en Europe ?
L’augmentation des prix des livraisons sur les plateformes chinoises comme Shein, Temu et AliExpress ( il y en a bien d’autres ) pourrait effectivement avoir des répercussions négatives sur le dropshipping en Europe. Le dropshipping, un modèle économique où le vendeur ne détient pas de stock et se fait livrer directement le produit par le fournisseur au client, est largement répandu sur ces plateformes. La hausse des coûts de livraison pourrait entraîner une diminution de la rentabilité pour les vendeurs en ligne. En effet, une augmentation des frais de livraison se répercuterait inévitablement sur le prix de vente final des produits. Les consommateurs, de plus en plus sensibles aux prix, pourraient alors être dissuadés d’acheter des articles provenant de ces plateformes. Cette situation pourrait entraîner une baisse du volume des ventes pour les vendeurs en ligne, et par conséquent, une diminution de leurs bénéfices.
De plus, face à cette hausse des prix, les consommateurs européens pourraient être incités à se tourner vers des alternatives locales ou européennes. Cette tendance pourrait non seulement affecter les vendeurs en ligne, mais aussi l’ensemble de l’écosystème du dropshipping en Europe. Les fournisseurs chinois pourraient également être impactés par cette baisse de la demande, ce qui pourrait les amener à réévaluer leur stratégie commerciale.
Enfin, l’augmentation des prix des livraisons pourrait rendre le dropshipping moins attractif pour les nouveaux entrants sur le marché. Les barrières à l’entrée pourraient devenir plus élevées, décourageant ainsi les entrepreneurs potentiels de se lancer dans cette activité. Les vendeurs en ligne, les fournisseurs et les entrepreneurs potentiels pourraient tous être affectés par cette tendance, remettant ainsi en question la viabilité de ce modèle économique sur le continent.
Ce que l’on peut retenir de cette annonce !
L’augmentation des prix des livraisons sur Shein, Temu et AliExpress n’est pas encore une réalité, mais elle devient une perspective de plus en plus probable dans un proche avenir. Les mesures envisagées par la Commission européenne visent à instaurer un commerce plus équitable et plus durable. Bruxelles s’efforce maintenant de persuader les États-membres d’adopter ces nouvelles règles plus rapidement que d’habitude, en dérogeant au processus standard, qui est généralement plus long. Elles pourraient avoir un impact significatif sur les habitudes d’achat des consommateurs.
( Temps de lecture : 5 minutes | L’illustration de notre article provient de TheDigitalArtist sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger )