Taxe Google : les éditeurs de presse veulent une « Lex Google » française
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Rubrique Moteurs de recherche
Nous voulions intituler cet article « Taxe Google : la taxe des faux culs des éditeurs de presse », mais certains y auraient sans doute vu un parti pris contre certains sites Internet de presse française, pour d’autre un « bazz » à la manière de Libération. Alors que la « Lex Google » fait débat Outre Rhin, les éditeurs de presse français ont demandé au gouvernement un projet de loi visant à rétribuer l’utilisation de leurs contenus par les moteurs de recherches, Google étant le principal « coupable » dans ce projet.
L’annonce de la demande du projet de loi a été faite hier par les patrons du Figaro, des Échos et du Nouvel Observateur, dans un interview publié par Le Figaro Marc Feuillée, Francis Morel et Nathalie Collin souhaitent la création d’un « droit voisin » qui permettrait de rétribuer les éditeurs de presse en ligne en échange de l’indexation de leurs contenus par les moteurs de recherches, Google en tête.
Pour Francis Morel , le PDG de Les Echos, « Google a le quasi-monopole de la recherche sur Internet, avec 93,5% de part de marché en France. Et il utilise ce monopole pour capter la quasi-totalité du marché de la publicité des liens sponsorisés » et « il est inadmissible que Google utilise nos articles gratuitement pour ponctionner le marché publicitaire français sans rémunérer les créateurs de contenus ».
Avec ses annonces, il ne fait aucun doute que la croisade contre Google Actualités et son monopole est déclarée en France. Et pourtant, les dommages collatéraux d’une telle action pourraient bien avoir des conséquences néfastes autant du côté des éditeurs de presse que du côté du contenu présent sur Internet.
Et si l’on y regarde un peu plus en détail, depuis l’année dernière, on ne retrouve que les gros sites d’actualités de presse en ligne sur la page d’accueil de Google Actualités, avec entre autres le Figaro les Echos et le Nouvel Observateur qui souhaitent une « Taxe Google », les blogs ou autres « petits » sites Internet comme The Site Oueb, étant relégués au fin fond des résultats. Beaucoup ont d’ailleurs dit à l’époque que cette manière de présenter les résultats visait à « brosser » les éditeurs de presse dans le sens du poil. Mais il semble que cela ne suffise plus aujourd’hui.
Certains éditeurs reprochent à Google de « pomper » le début de leurs articles, « pompage » qui est repris dans le fil de Google Actualités et qui fait que l’internaute ne va pas plus loin que la lecture de ces quelques lignes. Dans ce cas, il faudrait que les éditeurs de presse pensent aussi à demander une taxe de lecture pour tous les Français qui se rendent chaque jour dans un kiosque à journaux, feuillètent les derniers potins des journaux et magazines présents sur les étalages et qui au final n’achète qu’un ticket à gratter de la Française des jeux.
Il existe pourtant une solution toute simple à ce problème d’indexation. Il suffit que le site de presse française qui ne souhaite pas faire figurer ses articles sur Google ajoute tout simplement un « no-index » à destination de Google dans son fichier robots.txt. Et c’est radical, les pages ne seront plus affichées avec comme conséquence une chute de trafic vertigineuse pour le site qui « oserait » ajouter ce code, jusqu’à 30 % du trafic journalier pour certains sites d’actualités.
Car aujourd’hui, sans Google, les éditeurs de presse en ligne ne peuvent plus qu’espérer voir les internautes venir directement sur leurs sites, ce qui revient à avoir une boutique dans une rue marchande sans enseigne, sans vitrine de présentation, sans éclairage et surtout sans publicité.
Une autre solution consisterait tout simplement à ignorer totalement les « gros » sites de son service Google Actualités qui en feront la demande tout en les conservant dans ses résultats de son moteur de recherches de manière édulcorée, en ne reprenant par exemple que la balise « Méta description ».
Sinon, les petits éditeurs se mettent à rêver d’un changement dans l’affichage des résultats de Google Actualités qui permettraient une augmentation significative du nombre de visiteurs quotidiens et donc par voie de conséquence une augmentation des revenus, la plupart des sites étant monétisés par Google et pourquoi pas, la possibilité de « enfin » rémunérer les bénévoles qui postent chaque jour des articles. Pour notre part, depuis le changement de l’affichage des résultats de Google Actualités de l’été 2011, nous avons perdu 30 % de notre trafic, avec comme conséquence la baisse du nombre d’actualités quotidiennes, des articles moins fouillés, moins d’articles de fond et surtout l’impossibilité de rémunérer l’équipe éditorialiste qui postait régulièrement sur le site.
(Illustration Google Logo Actualités)
Pour Francis Morel , le PDG de Les Echos, « Google a le quasi-monopole de la recherche sur Internet, avec 93,5% de part de marché en France. Et il utilise ce monopole pour capter la quasi-totalité du marché de la publicité des liens sponsorisés » et « il est inadmissible que Google utilise nos articles gratuitement pour ponctionner le marché publicitaire français sans rémunérer les créateurs de contenus ».
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Avec ses annonces, il ne fait aucun doute que la croisade contre Google Actualités et son monopole est déclarée en France. Et pourtant, les dommages collatéraux d’une telle action pourraient bien avoir des conséquences néfastes autant du côté des éditeurs de presse que du côté du contenu présent sur Internet.
Google a-t-il le monopole en France ?
Si l’on regardes les différentes statistiques, il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui Google est le leader incontesté des moteurs de recherches en France, mais aussi celui des agrégateurs de contenu par le biais de son service Google Actualités, il faut dire que la pertinence de ses résultats de recherche n’a pas d’égal sur les autres moteurs de recherche à aujourd’hui.Et les éditeurs de presse dans tout cela ?
Si l’on remonte à l’été 2011, Google avait effectué un changement au niveau de l’interface de son service Google Actualités, terminé la longue liste de sites Internet proposant des articles pour chaque sujet, Google avait décidé de ne proposer qu’un seul et unique titre pour chaque article, une petite flèche à droite permettant de visualiser les autres sources de contenus.Et si l’on y regarde un peu plus en détail, depuis l’année dernière, on ne retrouve que les gros sites d’actualités de presse en ligne sur la page d’accueil de Google Actualités, avec entre autres le Figaro les Echos et le Nouvel Observateur qui souhaitent une « Taxe Google », les blogs ou autres « petits » sites Internet comme The Site Oueb, étant relégués au fin fond des résultats. Beaucoup ont d’ailleurs dit à l’époque que cette manière de présenter les résultats visait à « brosser » les éditeurs de presse dans le sens du poil. Mais il semble que cela ne suffise plus aujourd’hui.
Certains éditeurs reprochent à Google de « pomper » le début de leurs articles, « pompage » qui est repris dans le fil de Google Actualités et qui fait que l’internaute ne va pas plus loin que la lecture de ces quelques lignes. Dans ce cas, il faudrait que les éditeurs de presse pensent aussi à demander une taxe de lecture pour tous les Français qui se rendent chaque jour dans un kiosque à journaux, feuillètent les derniers potins des journaux et magazines présents sur les étalages et qui au final n’achète qu’un ticket à gratter de la Française des jeux.
Il existe pourtant une solution toute simple à ce problème d’indexation. Il suffit que le site de presse française qui ne souhaite pas faire figurer ses articles sur Google ajoute tout simplement un « no-index » à destination de Google dans son fichier robots.txt. Et c’est radical, les pages ne seront plus affichées avec comme conséquence une chute de trafic vertigineuse pour le site qui « oserait » ajouter ce code, jusqu’à 30 % du trafic journalier pour certains sites d’actualités.
Car aujourd’hui, sans Google, les éditeurs de presse en ligne ne peuvent plus qu’espérer voir les internautes venir directement sur leurs sites, ce qui revient à avoir une boutique dans une rue marchande sans enseigne, sans vitrine de présentation, sans éclairage et surtout sans publicité.
Et Google dans tout cela ?
A terme, la Firme de Mountain View pourrait bien être tenté de purement et simplement fermer son service « Google Actualités », ce n’est pas la première fois que Google fermerait un de ces services en ligne et cela lui enlèverait une épine du pied avec des conséquences désastreuses pour la presse en ligne française et pour les internautes à la recherche d’un sujet d’actualité en ligne.Une autre solution consisterait tout simplement à ignorer totalement les « gros » sites de son service Google Actualités qui en feront la demande tout en les conservant dans ses résultats de son moteur de recherches de manière édulcorée, en ne reprenant par exemple que la balise « Méta description ».
En conclusion !
Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui Google détient le quasi-monopole de la recherche en ligne en France, les autres moteurs de recherches tels que Bing (moins de 3 %) ne faisant pas le poids face à ce mastodonte des données. Mais plutôt que de chercher à vouloir à tout pris avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière, il serait bon que les éditeurs de presse en ligne commencent par mettre tout à plat, voir ce que peut leurs rapporter une telle « Taxe Google » par rapport à la perte de visiteurs et de chiffre d’affaires s’il prenait à Google l’envie de fermer son service d’actualité.Sinon, les petits éditeurs se mettent à rêver d’un changement dans l’affichage des résultats de Google Actualités qui permettraient une augmentation significative du nombre de visiteurs quotidiens et donc par voie de conséquence une augmentation des revenus, la plupart des sites étant monétisés par Google et pourquoi pas, la possibilité de « enfin » rémunérer les bénévoles qui postent chaque jour des articles. Pour notre part, depuis le changement de l’affichage des résultats de Google Actualités de l’été 2011, nous avons perdu 30 % de notre trafic, avec comme conséquence la baisse du nombre d’actualités quotidiennes, des articles moins fouillés, moins d’articles de fond et surtout l’impossibilité de rémunérer l’équipe éditorialiste qui postait régulièrement sur le site.
(Illustration Google Logo Actualités)