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ARPAnet, l'ancêtre d'Internet

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L'année 1969 figurera probablement dans les livres d'histoire comme un grand moment dans l'exploration de nouveaux mondes. Deux événements marquants à retenir : le premier homme sur la Lune et... la naissance du premier jalon d'Internet.

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Comme pour l'aventure spatiale, le berceau d'Internet est militaire. En 1969, ARPA (Advanced Research Project Agency Network), une agence du Département de la défense des États-Unis, décide de mettre sur pied un réseau d'ordinateurs. Le projet ARPAnet vise à relier entre eux les ordinateurs des centres de recherche et des universités financés par l'armée américaine.

Bien que les vieux routards d'ARPAnet s'en défendent parfois, des motifs stratégiques auraient influé sur la conception du réseau. À la fin des années soixante, la Guerre froide bat son plein. Les États-Unis et l'Union soviétique vivent à l'ombre de la Bombe. Pour contrer une attaque nucléaire, ARPAnet est conçu selon une architecture entièrement décentralisée, basée sur le principe de la "transmission par paquets". Advenant l'anéantissement d'un ou plusieurs ordinateurs du réseau, la transmission des données peut automatiquement être réacheminée vers un autre segment du réseau, évitant ainsi la rupture complète des communications. D'ailleurs, les Américains l'ont appris à leurs dépens durant la Guerre du Golfe, en 1991. Ils ont tenté sans succès de détruire le réseau de communication iraquien, prouvant ainsi l'efficacité du concept*

Au départ, en 1969, le réseau ne comprend que quatre "noeuds" : le Stanford Research Institute (SRI), les universités de Californie à Los Angeles (UCLA) et à Santa Barbara (UCSB), et l'université de l'Utah, à Salt Lake City. Tranquillement, d'autres établissements se greffent au réseau et, en 1972, ARPAnet comprend déjà une quarantaine. Malgré les motifs militaires sous-jacents, l'utilité première d'ARPAnet est essentiellement d'ordre scientifique. Le réseau facilite la communication entre les chercheurs, par le courrier électronique, et leur permet d'accéder aux ressources informatiques des autres établissements. À titre d'exemple, grâce au réseau, un chercheur pouvait enfin exploiter à distance la puissance de calcul d'un superordinateur appartenant à un autre établissement.

En 1972, une importante conférence internationale se tient à Washington pour traiter de l'avenir des réseaux nationaux qui ont commencé à proliférer. Un groupe de travail, l'International Network Working Group, est mis sur pied pour concevoir un protocole universel permettant de relier entre eux tous les ordinateurs et réseaux existants. À la tête de ce groupe se trouve un jeune ingénieur de 29 ans, Vinton Cerf, qui deviendra une figure légendaire d'Internet. Cerf n'est pas un nouveau venu; il était précédemment impliqué dans la mise sur pied du noeud d'ARPAnet à UCLA, en 1969.

Vinton Cerf et une autre figure connue d'Internet, Robert Kahn, mettent au point en 1974 le protocole TCP (Transmission Control Protocol) et ce qui deviendra le protocole IP (Internet Protocol). (On peut donc considérer Cerf et Kahn comme les créateurs de l'expression Internet.) Ces deux protocoles représentent la fondation d'Internet. On y fait généralement référence en utilisant le sigle TCP/IP.

NSFnet le grand frère d'ARPAnet

Au début des années 80, la plupart des universités américaines expriment le désir de faire partie d'ARPAnet. Cependant, le réseau n'a pas la capacité de supporter un si grand nombre d'utilisateurs. En 1986, le National Science Foundation, un organisme subventionnaire américain, décide donc de créer son propre réseau, le NSFnet.

Dès le départ, la question du protocole à utiliser se pose. Quelques années auparavant, l'agence ARPA avait posé un geste inusité mais décisif pour l'avenir d'Internet : au lieu de considérer le protocole TCP/IP comme un secret militaire, elle décide de le rendre disponible dans le domaine public. Désormais gratuit, TCP/IP est alors en bonne position pour devenir une norme internationale de facto. Au lieu de réinventer la roue, les architectes de NSFnet décident donc d'utiliser le protocole TCP/IP, ce qui aidera beaucoup à sa promotion.

Un à un, collèges, universités et centres de recherche vont se relier à NSFnet. Ce réseau universitaire deviendra le plus important maillon d'Internet et finira par absorber, en 1990, le réseau ARPAnet, mis à la retraite après plus de 20 ans de loyaux services.

Conçu d'abord pour les superordinateurs, le système d'exploitation Unix jouera aussi un rôle particulièrement important dans la diffusion de TCP/IP. En raison de sa robustesse et de sa flexibilité, Unix deviendra fort populaire dans les universités et les grandes entreprises, où il est encore fort répandu. Comme le protocole TCP/IP sera intégré à Unix, cette plate-forme sera un véhicule important pour la propagation du protocole TCP/IP, et par ricochet, de toute la technologie d'Internet. De nombreux réseaux basés sur la technologie Unix se convertiront plus tard au protocole TCP/IP. La fusion de tous ces réseaux donnera naissance à l'International Network, mieux connu sous le nom d'Internet.
 
Leblanc Cyril
Leblanc Cyril
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