L’horloge de l’apocalypse « Doomsday Clock » a été avancée de 30 secondes
Publié le vendredi 26 janvier 2018 10h58
La « Doomsday Clock », l’horloge de l’apocalypse a été avancée de 30 secondes par les chercheurs du bulletin des scientifiques atomistes et la menace d’une guerre nucléaire et le changement climatique ne sont pas étranger à ce changement, avec une nouvelle fois le président Donald Trump et la Corée du Nord au cœur de ce changement. Il est donc 23 h 58 sur le cadran de l’horloge de l’apocalypse, 2 minutes avant la fin de l’humanité. Les explications…
Tic-tac, tic-tac… Vous l’entendez le temps qui s’égrène doucement ? Mais là il ne s’agit pas du temps qui passe, mais de celui de la « Doomsday Clock », l’horloge de l’apocalypse que les chercheurs du bulletin des scientifiques atomistes ont une nouvelle fois avancée de 30 secondes, ce qui avait déjà été le cas l’année dernière à la même date. Nous ne sommes donc plus qu’à 2 minutes de minuit, 120 secondes de notre propre fin, la fin de l’humanité. Une triste nouvelle alors que la célèbre horloge fête cette année ses 71 ans d’existence.
L’histoire de la Doomsday Clock
Pour ceux qui ne la connaissent pas, elle a été créée en 1947 par des scientifiques spécialisés dans l’atome qui souhaitait mettre en évidence le degré de risque d’autodestruction que l’humanité pouvait courir à la fin de la Seconde Guerre mondiale et surtout en pleine guerre froide entre les USA et l’URSS. Plus elle se rapproche de minuit et plus le risque de voir l’humanité disparaitre est grand. Si au départ elle représentait le risque d’une possible guerre nucléaire mondiale, depuis quelques années elle prend aussi en compte le changement climatique.
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Elle est donc régulièrement remise à l’heure (plus précisément des minutes ou des secondes) en tenant compte des travers de notre société, des risques de conflit et surtout depuis quelques années en fonction de l’impact présent et futur de l’homme sur le climat. Et ce n’est pas la première fois qu’elle se positionne sur 23 h 58, en 1953 cela avait déjà été le cas lorsque les États-Unis et l'URSS avaient testé des engins thermonucléaires à neuf mois d'intervalle. Mais il y a eu aussi des périodes de calme comme en 1991, cette année-là L'URSS et les États-Unis signent le traité de réduction des armes stratégiques et il y a la dislocation de l'URSS. L'horloge affiche alors 23h43 l’heure la plus éloignée de minuit depuis la création de la « Doomsday Clock ».
Depuis, elle n’a cessé de décompter les minutes passant à 23h46 en 1995 puis 23h55 en 2007, changement qui faisait suite aux essais nucléaires nord-coréens. Elle avait regagné une minute en 2010 avec la coopération mondiale pour réduire l'arsenal nucléaire et son incitation à limiter l'émission des gaz à effet de serre. En 2012 elle perd à nouveau 1 minute avec les risques de prolifération nucléaire et le réchauffement climatique, en 2015 elle perd 2 minutes avec le réchauffement climatique incontrôlé et la course aux armes nucléaires de plusieurs pays et affiche à ce moment-là sur son cadran 23h57. En 2017, elle perd encore 30 secondes à cause de la probabilité d'une catastrophe mondiale très élevée et les actions nécessaires pour réduire les risques de catastrophe qui ne sont pas pris en compte assez rapidement. D’ailleurs, cette année-là, l’élection de Donald Trump et les mots qu’il avait utilisés concernant les armes nucléaires et le changement climatique avaient pesé lourd dans cette décision.
Il est 23h58 sur la Doomsday Clock
Et elle vient à nouveau de perdre quelques secondes, 30 secondes très exactement avec un cadran qui affiche désormais 23h58mn. La fin de l’humanité n’aura jamais été aussi proche sur l’horloge de l’apocalypse pour la seconde fois de son existence.
Pourquoi cette décision de retirer 30 secondes au temps restant de l’humanité ? Ces 30 secondes font suite au constat par les scientifiques que les dirigeants ne sont pas capable de faire face aux menaces imminentes d’une guerre nucléaire, une troisième guerre mondiale, et aussi qu’ils ne prennent pas les bonnes décisions pour tenter d’endiguer ou au mieux temporiser le changement climatique. Une nouvelle fois, c’est directement Donald Trump ainsi que la Corée du Nord qui sont les principaux responsables de la perte des 30 secondes même si les autres dirigeants ont aussi leurs responsabilités par le fait qu’ils ne sont pas capables de s’élever d’une seule voix contre certaines décisions et paroles « stupides » du président des États-Unis concernant le climat, le nucléaire ou ses relations avec la Corée du Nord. Mais il y a aussi le Pakistan et l’Inde qui continuent leur course folle à l’armement atomique, ou au Moyen-Orient ou les tensions sont très vives et l’incertitude demeure quant au maintient du soutien des États-Unis dans cette partie du monde, sans oublier l’accord sur le nucléaire Iranien qui est remis en compte par Donald Trump.
Et les scientifiques de conclure que « Les fonctionnaires sages doivent agir immédiatement, guider l’humanité loin du bord. Si elles ne le font pas, les citoyens sages doivent avancer et ouvrir la voie. » Il ne reste plus qu’à espérer que la raison l’emporte sur la course au pouvoir et à l’ego démesuré de certains dirigeants !
(Illustration : capture thebulletin.org)
chabot thierry
Passionné par les ordinateurs depuis son premier PC-1512, il est l'auteur principal des articles concernant Internet, les OS et les moteurs de recherches. Il répond souvent sur les forums avec le pseudonyme Cthierry pour proposer des solutions.